Au livre d'or de meetfighters.com
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Gratifier Marcus...đ
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Une, premiĂšre, lutte
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- 7/19/2017
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Depuis quand, avais-je lâattirance vers les corps Ă corps, la lutte avec un partenaire, Ă mes 12 ans peut-ĂȘtre, je ne me souviens, et bientĂŽt cette inclination Ă prĂ©fĂ©rer les corps dâhommes Ă ceux des femmes, dâ ĂȘtre fascinĂ© par les nus et tout naturellement par la lutte pratiquĂ©e ainsi.
Aussi en passant, il Ă©tait inenvisageable que je ne visite pas le Museo Archeologico Nazionale di Napoli, incontournable pour la grande pĂ©riode antique grecque et romaine ; ce qui frappe lĂ et Ă©merveille :la nuditĂ© omniprĂ©sente dans la statuaire bien sĂ»r, mais encore toutes ces reproductions Ă©rotiques, ces phallus en Ă©rection omniprĂ©sents, et toutes ces statues de lutteurs nus, la lutte qui paraĂźt-il Ă©tait lâinstrument des dieux pour dĂ©partager les hommes. Une visite d'un lieu comme celui-lĂ , mais aussi autre jalons quelques siĂšcles plus tard la Chapelle Sixtine, nous Ă©claire sur l'influence de la culture judĂ©o-chrĂ©tienne sur nos destinĂ©es...
Alors pour une fois, et mĂȘme Ă Naples, je dĂ©laissais mon vĂ©lo bien chargĂ©Â ; et cette visite, quelle visite ? En admiration autour dâun piĂ©destal Ă contempler ce marbre blanc des corps sculptĂ©s de lutteurs en combat, muscles bien saillants Ă©clairĂ©s sublimement par la verriĂšre de lumiĂšre napolitaine, jâĂ©tais subjuguĂ© et pas seul Ă lâĂȘtre, je nâavais pas remarquĂ© cet homme dâun certain Ăąge qui admirait lâĆuvre ; en italien il me dit son amour pour cette statue, et comme il parlait trĂšs bien le français il continua Ă disserter sur les statues, le musĂ©e quâil connaissait si bien, puis au fil de la conversation il me dit son amour de la lutte et ce fĂ»t donc tout naturellement que je lui avouais que je partageais ce mĂȘme penchant.
Et tout aussi naturellement, il me dit quâil aimerait bien reprendre la lutte quâil avait pratiquĂ© Ă un bon niveau dans sa jeunesse. Je me hasardais Ă lui dire que jâaurais bien aimĂ© en faire, au moins essayer, dans ma jeunesse, mais la timiditĂ©, la non confiance en soi, la bĂȘtise plus sĂ»rement, ont fait que jâai ratĂ© cela, pourtant un de mes futurs (trĂšs futurs) partenaire de lutte me dira que je nâaurais pas Ă©tĂ© trop mauvais.
Du gĂąchis donc, comme pendant cette pĂ©riode du service national, oĂč chaque soir avec un camarade nous faisions un footing, puis prenions une douche ensemble, et cette imbĂ©cillitĂ© de chacun dâavoir envie de toucher lâautre, dâavoir du corps Ă corps, de lutter ensemble, câĂ©tait si Ă©vident que nous nâavons jamais oser, et pourtant quels corps aurions-nous eu en luttant tous les soirs, Ă avoir chaque jour encore plus envie dâen dĂ©coudre Ă lâaune de nos progrĂšs dâharmonie musculaire. Oui du gĂąchis, et ces regrets lorsque nous nous sommes revus et confiĂ©s quelques dĂ©cennies plus tard. JâespĂšre que nos jeunes sont moins bĂȘtes !
A ma mi-cinquantaine, jâavais attendu si longtemps, si longtemps et voilĂ que jâavais rendez-vous prĂšs de Naples, prĂšs de la MĂ©diterranĂ©e avec un partenaire pour lutter ensemble. Je nây croyais plus, moi qui avait aussi entrepris ce pĂ©riple autour de la MĂ©diterranĂ©e pour lĂącher prise dâabord mais aussi en espĂ©rant rencontrer sur toutes les plages que jâarpentais surtout les naturistes, un lutteur, et bien Ă©videmment câest comme chercher la perle rare, câest bien dommage que lâenvie de lutter soit aussi peu partagĂ©e !
Cette invitation fĂ»t pour moi un moment dĂ©licieux, unique, je nâavais jamais rien espĂ©rĂ© aussi longtemps de toute ma vie et voilĂ que cela arrivait, jâespĂ©rais que lâadresse fournie Ă©tait bonne, jâespĂ©rais quâil ne lui serait rien arrivĂ© sur son trajet de retour comme je fus trĂšs prudent avec la circulation napolitaine de crainte dâavoir un incident mâempĂȘchant dâaller au rendez-vous. L âaprĂšs-midi fut Ă la fois trĂšs longue, et sublime, lâattente dĂ©licieuse, les nĆuds dans lâestomac, les craintes, les dĂ©sirs, les espoirs. VoilĂ , jâallais peut-ĂȘtre savoir ce quâĂ©tait vĂ©ritablement la lutte.
De plus en plus fĂ©brilement, je mâapprochais de la demeure de mon hĂŽte, mes jambes devinrent cotonneuses, mon cĆur serrĂ© lorsque je lâaperçus , une belle villa, un beau jardin, une vue sur la golfe de Naples, mais je ne me rendis pas compte que câĂ©tait comme un paradis.
Sergio mâaccueillit donc merveilleusement au portail dâentrĂ©e, me fit visiter le jardin,puis lâavant de sa grande maison. Puis nous prĂźmes un repas frugal mais sublime avec aux murs de sa salle Ă manger de belles photographies noir et blancs de nus masculins tous plus beaux les uns que les autres, nous parlions de toutes choses, trĂšs simplement, trĂšs naturellement.
Puis il me demanda si jâĂ©tais toujours dâaccord pour lutter, jâattendais cela mais dĂ©jĂ le dĂ©cor, mon hĂŽte, le repas me comblaient, mon impatience sâĂ©tait transformĂ©e en sĂ©rĂ©nitĂ©.
- Bien évidemment, lui répondis-je!
Il ne mâavait pas dit oĂč nous allions lutter, jâavais bien pensĂ© Ă lâextĂ©rieur sur la pelouse, et puis il ouvrit une porte de lâarriĂšre de la maison, je suis subjuguĂ©Â ! Je vois apparaĂźtre une immense vĂ©randa presque totalement vitrĂ©e inondĂ©e par la magnifique lumiĂšre du coucher de soleil sur la baie de Naples, puis en baissant les yeux, entourĂ©es de beaux carrelages deux cercles : une piscine circulaire et un tapis de lutte aux dimensions de compĂ©titions, je mesure Ă peine la chance et lâhonneur que jâai! Et en plus d'inaugurer, d'Ă©trenner en quelque sorte cette sublime arĂšne.
Un coup dâoeil vers le jardin arriĂšre et puis nous dĂ©cidons quâil faut bien en dĂ©coudre. Je sens la tension, lâ Ă©motion, les craintes, les doutes, les interrogations sâemparer de moi, je suis comme dans un Ă©tat entre lâeuphorie, lâenvie de renoncer, lâenvie dây aller, pour une premiĂšre fois lâoccasion est tout de mĂȘme trop belle, mais lâinstant dĂ©cisif va arriver, il va bien falloir que je me jette Ă lâeau, et câest dâabord la douche qui mâattend, il me tend un maillot de lutte moderne manches et cuissardes hĂ©las assez longues contrairement au vieux maillots ; comme nous avons la mĂȘme morphologie cela devrait mâaller et je me fais une telle joie dâen porter un et en plus il mâa laissĂ© le rouge.
AprĂšs la pesĂ©e, nous sommes Ă Ă©galitĂ©, nous allons donc nous doucher sĂ©parĂ©ment, la tension est encore montĂ©e dâun cran, le moment fatidique approche, je me sĂšche et mâ apprĂȘte Ă enfiler le maillot et puis je ne sais pas pourquoi, comme pour me libĂ©rer de tout ce qui me noue sans songer Ă la rĂ©action de mon hĂŽte, je dĂ©cide de me rendre au milieu du tapis mais Ă poil !
En sortant de la douche, je lâaperçois furtivement dans son maillot, il me fait forte impression, ravissante et excitante ; malgrĂ© son Ăąge il a une silhouette qui paraĂźt trĂšs jeune ; voilĂ quâil mâaperçoit, je crains quâil ne me rabroue.
Presque instantanĂ©ment, jâaperçois un petit sourire sur son beau visage et aussi, je le comprendrai plus tard, une petite larme dâĂ©motion; je suis enchantĂ© dâautant quâĂ la soixantaine il est trĂšs bien conservĂ©, corps Ă la silhouette jeune, harmonieuse, muscles bien dessinĂ©s, peau superbement bronzĂ©e ; sans aucun temps dâobservation, explosivement, le corps Ă corps sâengage, je nâai pas le temps dâapprĂ©cier lâinstant, la garde tient nos corps un peu Ă©loignĂ©s et je sais dĂ©jĂ que je vais ĂȘtre Ă lâouvrage, et puis sâenchaĂźnent quelques prises bien excitantes, ceintures, corps Ă corps, verge contre verge, peau contre peau, virilitĂ© contre virilitĂ©, expĂ©rience contre «expĂ©rience» et leur histoire, mental contre mental, il me passe derriĂšre, me met en danger, oui je suis Ă lâouvrage mais jâai ce que je voulais, je voulais savoir ce que c'Ă©tait de ponter, eh bien j'ai su, et cela me plaĂźt dâessayer de me dĂ©fendre, rĂ©sister de toutes mes forces Ă ses attaques, ma condition physique de cycliste au long cours me permettait de ne as ĂȘtre essoufflĂ© et ma musculature compensait quelque peu mon inexpĂ©rience, quelque peu seulement car sa condition physique Ă©tait excellente. Je suis toujours tombĂ©, mais quâimporte !
Je souffre beaucoup, me fait beaucoup souffrir, mais je ne sais pourquoi je ne suis pas déçu, câest bien lâidĂ©e que je me faisais de la lutte, je suis comblĂ©, les reprises sont courtes mais finalement le combat dure longtemps, je ressens bien que combattre nus lui plaĂźt beaucoup !
Pendant une pĂ©riode de repos, nous parlons lutte, me dit quâil a Ă©tĂ© un trĂšs bon lutteur dans sa jeunesse ; Ă ses prises, ses rĂ©actions, ses attaques, ses parades, ses positions, son mental, je sais quâil dit vrai et je mesure que câest sans doute grĂące Ă son passĂ© de lutteur que jâai tant apprĂ©ciĂ© ce premier assaut, je crois que tant que lâon a pas affrontĂ© un lutteur qui en a fait sĂ©rieusement, on ne sais pas vraiment ce quâest la lutte et plus tard jâaurais la chance grĂące Ă AllFighters de rencontrer un autre ex-lutteur avec lequel jâai retrouvĂ© les mĂȘmes sensations.
Il me dit aussi sa dĂ©ception, sa dĂ©pression lorsquâil a Ă©tĂ© obligĂ©, jeune encore, dâarrĂȘter la lutte, et mâavoue quâil nâavait jamais combattu nu, et pourtant que cela avait toujours Ă©tĂ© son fantasme, son rĂȘve, toujours inassouvi, toujours frustrĂ©, Ă en devenir dĂ©primant, et nous nous remercions mutuellement pour ce moment, en songeant Ă tous ceux qui longtemps avant nous, Grecs ou Romains, en ces rĂ©gions, avaient la culture de la lutte, des corps par leur Ă©ducation.
Tout en apprĂ©ciant, admirant, son corps nu devant moi, je lui dis des choses Ă©quivalentes, toutes les frustrations que jâavais ressenties tout au long de trĂšs longues annĂ©es, le gĂąchis de ne pas bien profiter de son corps et, pire encore, de ne pas en faire profiter dâautres hommes.
Les jours suivant, en ressentant les effets de nos confrontations sur notre mental et notre corps , entre virĂ©es Ă la plage, courses en bateaux, presque toujours nus, nous savourions les instants, regardions et apprĂ©cions la chance que nous avions, nos physiques , notre forme ; les combats continuĂšrent, sur le tapis, dans la piscine, sur la plage, si belle arĂšne, dans la MĂ©diterranĂ©e, toujours palpitants, toujours nus, puis huilĂ©s, encore plus sensuels, plus durs peut-ĂȘtre,
encore plus excitants sâil Ă©tait encore possible, et puis nous nous sentions si bien en lutte sur ce merveilleux tapis rond et la jumelle piscine, normalement aussi en ce merveilleux cadre.